Bilan de l’expérimentation du carnet numérique

Publié le 15/06/18 dans Transition numérique du bâtiment


En janvier 2017, le Plan de transition numérique du bâtiment PTNB a lancé une expérimentation dans le cadre de la loi de Transition énergétique pour la croissance verte (TECV). Cette dernière préconise l’élaboration d’un carnet numérique pour le suivi et l’entretien du logement. A l’issue de la première année d’expérimentation, les onze équipes retenues pour l’appel à projet partagent leurs retours d’expériences.

Le carnet numérique, un outil qui doit répondre aux besoins des utilisateurs

Le bilan des lauréats montre que les carnets numériques devraient être à la fois simples et évolutifs. Puisque ces outils donnent accès à des documents et des données du bâtiment, ils soulèvent des enjeux techniques et sociologiques. Les carnets numériques devraient ainsi :

  • être plus flexibles pour pouvoir évoluer ;
  • s’accorder avec les demandes des utilisateurs ;
  • s’adapter avec toutes les spécificités du bâtiment ;
  • considérer les particularités du bâtiment collectif.

Outre ces critères, ces carnets numériques devraient également répondre à une condition sine qua none : la facilité d’utilisation. C’est le seul moyen pour que les utilisateurs puissent les maîtriser. En effet, les bilans de l’expérimentation démontrent que plus de la moitié des usagers ne se sont même pas connectés aux outils après leur inscription. Et même après cette étape, la majorité (70 %) se limite à la consultation. Une vulgarisation des carnets numériques auprès de tous les utilisateurs est donc nécessaire.

De cette expérimentation découle également le fait que l’initialisation automatique du carnet numérique reste assez simple pour les bâtis neufs. Elle est par contre plus difficile dans les anciens bâtis puisqu’il y a déjà de nombreuses ressources mobilisables.

Formats de données, un point important

Dans la gestion des carnets numériques, l’interopérabilité doit aussi être prise en compte. Un des lauréats préconise d’ailleurs l’usage de formats standards qui existent déjà et l’harmonisation des rubriques. En effet, la diversité au niveau des formats de contenus bloque le bon déroulement de l’interopérabilité entre les solutions.

Les lauréats soulèvent également le point sur le changement d’utilisateurs et conseillent ainsi des carnets numériques qui peuvent s’adapter aux mutations. Pour eux, les données techniques doivent pouvoir être transmises, à l’inverse des données privées.

Confidentialité des données, un des enjeux du carnet numérique

Le bilan de l’expérimentation se penche aussi sur la confidentialité des données, compte tenu des diverses parties prenantes à la chaîne et de leurs accès. Différents stades ont donc été définis par les lauréats sur leurs carnets en fonction des profils.

De ce fait, les professionnels, n’ont qu’un droit de consultation tandis que les utilisateurs ont le droit de créer, consulter et modifier. Cette mesure s’explique par le fait que les particuliers sont méfiants quant à la sécurité et au partage de leurs informations personnelles.

La note de synthèse de l’expérimentation préconise alors une gestion stricte de ces données, encadrée par les opérateurs de carnet numérique. Elle doit se faire conformément au nouveau règlement européen en matière de protection des données et en lien avec les évolutions règlementaires.

Facteur clé du déploiement du carnet numérique

Pour déployer et vulgariser le carnet numérique, le décret d’application de la loi TECV est la solution. Ce décret conditionne la décision des acteurs. Les lauréats devront cependant encore attendre, car le texte qui a figuré dans le projet de loi ELAN a finalement été supprimé. Les lauréats peuvent tout de même garder l’espoir de retrouver ce texte par la voie parlementaire.

Share This