Un demi-siècle après la première idée d’une maison entièrement connectée, le boom du marché de la domotique se fait encore attendre. D’après des études menées par un institut de recherche sur le marché de la domotique, seuls 6 % des foyers américains étaient encore équipés d’un objet connecté ou plus en 2015. Et dans ses prévisions, l’institut n’annonce que 16 % de foyers équipés d’ici 2021. Or, le constat de ces 5 dernières années fait état d’un intérêt croissant pour la domotique, même chez les entreprises qui n’en font pas leur cœur de métier.
Elles n’hésitent pas à injecter des fonds importants pour gagner leur place sur le marché :
- 3 milliards de dollars investis dans une filiale spécialisée dans la fabrication d’objets connectés par le géant des moteurs de recherche
- 2,5 millions d’euros injectés par un leader de la fabrication de stores dans un projet de pilotage intelligent de la maison…
Et pour pouvoir s’adapter au marché de la domotique, la plupart de ces entreprises sont contraints de revoir leur politique et même d’anticiper le besoin des consommateurs. Elles visent ainsi à proposer une panoplie de produits dont l’utilisation sera intuitive.
Tous ces investissements ne démotivent pas les nouveaux venus sur le marché, car pour eux, les facteurs qui bloquent l’évolution du marché s’amenuisent peu à peu.
Les principaux facteurs bloquants
Le prix des objets connectés est l’un des principaux freins au développement de ce secteur. Mais il a diminué en même temps que le prix des smartphones qui sont devenus un produit grand public avec la chute des prix.
Les objets connectés ont aussi été revus pour être à la portée de tous. Ils sont désormais étudiés de manière à attirer une clientèle plus large. L’idée consiste à investir le marché avec des produits grand public. La plupart des entreprises du secteur de la domotique s’inspirent aujourd’hui d’un design simple et épuré, tout en étant faciles à utiliser. Certaines start-ups françaises font même appel à des designers spécialisés dans la décoration d’intérieur pour la conception de leurs produits.
L’interopérabilité des appareils issus de différents fabricants ouvre aussi la voie au marché de la domotique. Concrètement, les consommateurs ont plus de choix dans l’achat des matériels et peuvent s’approvisionner petit à petit chez divers constructeurs. Dans cette optique, les fabricants tissent des relations de partenariat avec leurs homologues à l’instar du leader mondial des systèmes d’installations électriques qui a équipé ses produits d’un système open source. Cette alternative est aujourd’hui exploitée par plus de 15 000 développeurs à travers le monde.
Les perspectives pour les entreprises du secteur
Les professionnels dans le secteur de la domotique sont confiants sur l’essor du marché pour les 4 ou 5 années à venir. Le leader breton de la domotique estime d’ailleurs qu’une habitation de 200 m² devrait d’ici 5 ans être équipée de 50 à 60 objets connectés. Pour rappel, nous n’en sommes actuellement qu’à une dizaine d’objets connectés pour la même échelle.
D’autres fabricants s’appuient sur leur chiffre d’affaires de 2015 (le cas d’un géant français de l’installation électrique) pour donner une estimation d’évolution. Les estimations portent sur une croissance à deux chiffres du CA pour les 4 ans à venir et même revue au double d’ici 2020.
Pour chaque entreprise, la valeur du marché est différente. Les fabricants restent focalisés sur la création et la vente des outils domotiques connectés proprement dits. Les nouveaux venus dans le secteur, quant à eux, misent sur la collecte des données auprès des consommateurs.
Ces entreprises devront cependant rester patients, car la majorité des foyers ne sont pas encore prêts à adopter les objets connectés au quotidien. En attendant, elles peuvent essayer de mieux comprendre ce marché et améliorer leur business modèle.
