La lumière connectée gagne de plus en plus de place dans le bâtiment intelligent. Bien plus qu’un simple éclairage, elle s’attribue d’autres tâches dans la gestion d’un local d’habitation ou de travail.
A l’ère du numérique, les bâtiments n’assurent plus uniquement leur premier rôle, qui est d’abriter ses occupants. Désormais, le bâtiment se trouve porteur d’empreintes du mode de vie des occupants, de leur implication dans la préservation de l’environnement… Mis à part les enjeux environnementaux du bâtiment, l’immobilier demeure aussi un placement financier sûr, la construction immobilière constituant un système d’épargne incomparable en termes de durabilité.
L’avènement du digital apporte également de grands changements dans le domaine de l’immobilier. Parti de nos outils du quotidien (téléphones, ordinateurs, tablettes, voitures…), la numérisation s’est imbriquée dans notre domicile avec les différents objets connectés. Mais la transformation digitale ne s’est pas arrêtée à la domotique proprement dite, elle donne aujourd’hui de nouveaux rôles à nos équipements domotiques du quotidien. Actuellement, le digital met en avant l’expérience utilisateur dans le domaine de l’immobilier, en favorisant la facilité d’utilisation, la personnalisation du service, la considération des attentes de l’utilisateur dans la conception d’un produit…
La lumière connectée pour la collecte de données
Parallèlement à la digitalisation, le secteur de l’éclairage vit une véritable révolution avec l’avènement de la technologie LED. Depuis, le système LED permet de réduire jusqu’à 80 % de la consommation d’énergie des bâtiments. Cette révolution technologique est aussi une opportunité pour passer aux luminaires connectés. Avec l’intégration du digital, les luminaires ne servent plus seulement à éclairer les espaces, ils deviennent des capteurs de données liées à l’usage et aux habitudes des occupants d’un bâtiment. Les informations ainsi recueillies permettent d’un côté de mieux maîtriser le fonctionnement des systèmes d’un local et, de l’autre, de suivre et améliorer l’activité des individus au sein du bâtiment.
Le système d’éclairage connecté repose sur l’utilisation du réseau d’éclairage à l’intérieur d’un bâtiment pour transmettre/recevoir des données. Le principe est simple : puisque le système d’éclairage est présent dans toutes les pièces d’un bâtiment, c’est le réseau idéal pour véhiculer les informations ! Il serait même envisageable que tous les appareils de la future maison connectée se servent de ce réseau pour partager des données entre eux et avec l’utilisateur. Sur le long terme, on pourrait également penser à une mise à disposition de certaines informations aux éventuels prestataires de service : délai d’occupation d’un espace, niveau de consommation d’énergie, température intérieure ou autres. Ce système permettrait d’améliorer la gestion et l’usage des bâtiments, surtout si les données sont précises.
… la gestion des espaces
L’optimisation des environnements – espace de travail ou d’habitation – se fonde essentiellement sur l’utilisation d’un réseau de capteurs. Ces derniers jouent un rôle essentiel dans l’internet des objets. Ils sont en effet capables de collecter différentes informations liées à l’environnement et au comportement des utilisateurs : habitudes d’utilisation d’une pièce, densité de circulation dans un hall, température interne, niveau de lumière naturelle, emplacement des objets, nombre d’articles dans un magasin, etc.
A ce stade, le système d’éclairage connecté peut jouer un rôle essentiel en tant que plateforme pour le réseau de capteurs. Les deux systèmes connectés offriront une infrastructure évolutive et prête à l’emploi. Ils permettront par exemple d’allumer l’éclairage uniquement s’il y a une présence dans la pièce, ou de choisir de faire le ménage uniquement si la pièce a servi dans la journée. Les habitudes d’utilisation des pièces pourraient également servir à la gestion automatique du chauffage, afin de mieux économiser l’énergie : réchauffer une pièce occupée ou éteindre le chauffage dans une autre pièce non occupée. Les données récoltées par les capteurs peuvent par ailleurs être partagées à d’autres prestataires pour fournir un niveau de service répondant précisément aux besoins effectivement constatés.
La récolte de données d’occupation des espaces offre également d’autres avantages en matière de gestion du bâtiment. Il faut savoir qu’un nombre important de réunions ou séminaires programmés sont annulés, sans que la réservation des salles l’ait été. Ce qui constitue un gaspillage conséquent, évitant à d’autres personnes d’utiliser l’espace concerné. Avec les données d’occupation des espaces à la disposition du gestionnaire, il est possible de libérer les espaces réservés, mais non réellement utilisés, ou de transférer un petit groupe vers un plus petit espace. Plusieurs bâtiments dans le monde utilisent déjà cette technologie des espaces connectés.
… le positionnement par la lumière
Si la technologie LED sert aujourd’hui principalement de plateforme pour un réseau de capteurs, elle a déjà été testée comme transmetteur de données, à l’instar des fibres optiques. Ce système, dénommé Li-Fi, repose sur la transmission de données via la modulation d’amplitude des ressources lumineuses, selon un protocole complexe. Mais le Li-Fi rencontre encore quelques problèmes techniques, puisqu’il nécessite des terminaux connectés avec de nouvelles spécificités.
Néanmoins, avec la technologie existante, il est tout à fait possible de se servir des LEDs comme balises lumineuses, servant ainsi d’indicateurs de position aux terminaux mobiles, avec une précision surprenante, à moins d’un mètre. En soi, ce système VLC (Visible Light Communication) constitue déjà une sorte de GPS interne, ne nécessitant aucun autre dispositif de connexion. Cette forme de géolocalisation par la lumière permettra alors de piloter facilement divers services ou prestations externes. Elle facilitera, par exemple, la livraison d’un colis chez un client, puisque le livreur saura de manière précise où trouver son client dans un bâtiment de plusieurs étages. De la même manière, une entreprise de dépannage indiquera facilement dans quelle pièce son technicien doit intervenir, et pourra suivre en temps réel l’avancement des travaux. Au sein d’une entreprise, le système d’éclairage connecté permettra également une plus grande connexion des collaborateurs, ce qui devrait améliorer significativement les processus de travail, en optimisant le délai d’exécution de certaines tâches. En effet, le système indiquera facilement où se trouve telle ou telle personne, et quelle salle convient pour la réunion d’un nombre connu de personnes, etc. Ce nouveau mode de gestion de l’espace de travail devrait d’ailleurs accompagner la dynamique de toute entreprise avant-gardiste, dans le cadre de sa transformation digitale.
La lumière connectée offre désormais plus de fonctionnalités. Elle est capable de véhiculer et de collecter un bon nombre de données, et pourrait également établir des connexions entre divers terminaux connectés. Les possibilités d’exploitation des données sont nombreuses et les recherches allant dans ce sens se poursuivent… wait and see !
