Budget communale : facteur de blocage de la rénovation des bâtiments publics

Publié le 16/07/18 dans Rénovation énergétique


En janvier 2018, une étude sur la transition énergétique des bâtiments communaux a été initiée par quelques représentants d’entreprise spécialisée dans la gestion de l’énergie dans les bâtiments. Une enquête sur plus de 70 communes de toutes tailles a été réalisée et le verdict est sans appel. Ce sont les problèmes financiers et le défaut de compétences techniques qui bloquent la transition énergétique.

Cette étude donne un aperçu des expériences des collectivités locales sur la mise en place d’un système d’économie énergétique dans leur parc immobilier. Cette stratégie a été mise en place pour aller vers la transition énergétique et alléger les dépenses. D’ailleurs, les études menées montrent que les bâtiments communaux représentent jusqu’à 76 % de la consommation énergétique. Après les charges de personnel (3 à 6 %), la consommation d’énergie constitue le deuxième poste de dépenses pour les communes.

Alors, pour une rénovation efficace du parc immobilier des communes, de nouvelles exigences ont été mises en place à partir du 1er janvier 2017. Désormais, les travaux d’isolation sont obligatoires durant les rénovations importantes. D’ici 2050, la législation sur la transition énergétique de 2005 prône également un parc immobilier conforme aux normes BBC (Bâtiment Basse Consommation). Cette même loi préconise le développement des bâtis neufs publics à énergie positive (Bepos) et à haute performance environnementale.

Inertie de 60 % des communes concernées

Selon l’étude, l’initiative pour une optimisation de la consommation énergétique doit provenir de la commune pour que les objectifs puissent être atteints. Cependant, les bâtiments non isolés ou avec une isolation défaillante sont encore nombreux.

Les dépenses importantes liées aux grandes rénovations et le coût des équipements bloquent également les élus quant à la transition énergétique. Une enquête montre que 60 % des communes sont encore attentistes, voire pas encore engagées dans le processus.

Et ce pourcentage pourrait cacher une tout autre réalité encore pire. En effet, les collectivités prétextent le budget comme cause de leur inertie. A part les fonds, la démarche vers la transition énergétique est également freinée par les compétences techniques qui sont parfois très limitées.

Les initiatives des leaders

25 % des collectivités ayant fait l’objet de l’étude sont placées au rang de leaders dans la transition énergétique. Pour ce pourcentage de commune dite « dynamique », la transition énergétique figure au cœur des priorités. Elle va influencer sur l’organisation de la commune et les actions menées.

Pour ce faire, ces collectivités ont mis en place un dispositif d’investissement optimisé. Celui-ci aura pour principal objectif de réaliser des économies énergétiques. Dans ce cas, la contrainte financière sera le moteur de la transition et non plus le facteur de blocage.

L’engagement des communes est indépendant de leur taille. Ce qui importe, c’est la volonté politique et la fixation d’objectifs clairs. Une initiative des services techniques et chauffagistes pourrait également être bénéfique pour l’optimisation de la consommation énergétique. De même, une contractualisation des prestataires en usant de l’intéressement sur l’économie énergétique pourrait être une bonne alternative. Il suffit juste de fixer un point de référence.

Les petites collectivités, elles, peuvent solliciter l’accompagnement des agences locales de l’énergie, des syndicats départementaux ou encore des services de Conseil en Energie Partagé. Quand il s’agit de démarche ambitieuse, tout savoir sur le bâti et les habitudes des occupants est nécessaire.

Afin de réduire les dépenses liées aux investissements, il est également possible de graduer la réduction des consommations d’énergie. Cette démarche se fait en visant les travaux comme le renouvellement des équipements.

Share This