Les étapes clés pour mettre en place une démarche RSE dans son entreprise

Publié le 15/11/22 dans Economie d'énergie


Que ce soit pour valoriser sa marque ou pour renforcer l’engagement de ses collaborateurs, instaurer une démarche RSE au sein de son entreprise présente de nombreux avantages. Mais pour mettre en place une démarche RSE efficace dans son entreprise, et surtout pour assurer la pérennité des actions, il est important de suivre un processus rigoureux.

Comprendre la RSE

De plus en plus d’entreprises s’intéressent aujourd’hui au concept de RSE et veulent le mettre en œuvre dans la conduite de leurs activités. Mais avant de mettre en place une démarche RSE au sein de son entreprise, il est important de se rappeler ce qu’est réellement la RSE.

Qu’est-ce que la RSE ?

Selon la définition de la Commission Européenne, la RSE ou Responsabilité Sociétale des Entreprises est l’intégration volontaire par les entreprises de préoccupations sociales et environnementales à leurs activités commerciales et leurs relations avec les parties prenantes. Une entreprise qui pratique la RSE ne se contente donc pas d’avoir un modèle économiquement viable, elle va également contribuer aux enjeux du développement durable, c’est-à-dire éviter les impacts négatifs sur la population, l’environnement…

Les piliers de la RSE

Pour être à la fois responsable et durable, le développement d’une entreprise ayant instauré une démarche RSE doit se faire de manière équilibrée dans les trois piliers fondamentaux de la RSE, à savoir :

  • Le pilier économique : en prônant la qualité de service, le soutien des fournisseurs locaux, la transparence auprès des investisseurs…
  • Le pilier social : en renforçant l’égalité des chances et la diversité, en garantissant la sécurité sur le lieu de travail, en respectant les droits des travailleurs…
  • Et le pilier environnemental : en limitant les déchets dangereux, en réduisant l’émission des gaz à effets de serre, en privilégiant les énergies renouvelables, en préservant les ressources naturelles…

Norme ISO 26 000 et loi PACTE

Visant à accompagner les organisations dans leur démarche de développement durable, la norme ISO 26 000 propose les lignes directrices pour mener une démarche RSE. Pour établir le périmètre de sa responsabilité sociétale, une organisation doit avant tout amorcer une réflexion sur les 7 axes suivants :

  • La gouvernance de la structure
  • Les droits de l’homme
  • Les conditions et relations de travail
  • La responsabilité environnementale
  • La loyauté des pratiques
  • Les questions relatives aux consommateurs
  • Les communautés et le développement local.

De son côté, la loi PACTE offre la possibilité aux entreprises d’aller plus loin en matière de responsabilité sociétale. En effet, les nouvelles dispositions législatives et réglementaires leur permettent :

  • d’intégrer les enjeux sociaux et environnementaux de leurs activités dans la définition juridique de l’entreprise,
  • d’inscrire une « raison d’être » dans leurs statuts,
  • et d’adopter un nouveau modèle d’entreprise, celui « d’entreprise à mission ».

Mettre en place une démarche RSE

Qu’est-ce qu’une démarche RSE ?

La démarche RSE consiste à intégrer les préoccupations sociales et environnementales dans son entreprise. En d’autres termes, il s’agit de mettre en place un plan d’action afin de répondre aux enjeux de développement durable. Cette démarche RSE peut varier d’une structure à une autre. En effet, la définition de la stratégie RSE et leur mise en œuvre varient selon la taille de l’entreprise, du secteur, du territoire, du contexte, des contraintes et des objectifs…

Comment élaborer une démarche RSE ?

Dans l’élaboration d’une démarche RSE, l’étape la plus importante est la hiérarchisation des enjeux RSE. En s’engageant dans une démarche RSE, une entreprise ne pourra pas prendre des initiatives dans chacun des trois piliers de la RSE. Elle doit alors classer les thématiques économiques, environnementales et sociales vis-à-vis des priorités de l’entreprise. Cette étape permet de décider quelles thématiques sont les plus susceptibles d’améliorer la performance et le modèle de l’entreprise sur le long terme.

Pour hiérarchiser les enjeux RSE d’une entreprise, la matrice de matérialité est de plus en plus prisée. La hiérarchisation des thématiques s’effectue alors en fonction de leur importance aux yeux des parties prenantes, mais également en fonction de la stratégie de l’entreprise.

Pourquoi instaurer une démarche RSE au sein de son entreprise ?

Instaurer une démarche RSE au sein de son entreprise est un véritable levier pour démontrer la légitimité de son engagement en faveur de la défense d’une cause. Par ailleurs, cela permet aussi d’impliquer les collaborateurs dans leurs activités quotidiennes.

Répondre aux attentes des consommateurs et se démarquer des concurrents

Aujourd’hui, les consommateurs ne se positionnent plus en tant que tels, mais se placent de plus en plus en tant que « consom-acteurs » et agissent au travers de leurs choix de consommation. D’ailleurs, en 2020, une étude sur les comportements des consommateurs a révélé que 9 personnes sur 10 attendent plus d’engagement de la part des entreprises. Elles voudraient également que les entreprises les aident à mieux consommer. De plus, 90 % des consommateurs européens se disent sensibles à la notion de « consommation raisonnée ». Les entreprises ont ainsi intérêt à répondre à cette attente des consommateurs.

Toutefois, les consommateurs ne réclament pas seulement plus de responsabilités sociétales de la part des entreprises. Outre les mots et les engagements des entreprises, ils veulent des décisions, voire même des plans d’actions comme preuves de ces décisions. En effet, les nombreux scandales de greenwashing ont rendu les clients particulièrement méfiants vis-à-vis des entreprises, en particulier dans le domaine de l’écologie et du développement durable. Il est ainsi devenu impératif, pour les entreprises qui veulent se démarquer de leurs concurrents, de mettre en place une démarche RSE et de mobiliser tous les moyens nécessaires pour la développer.

Ne pas tomber dans le greenwashing

Certaines entreprises peu vertueuses ont cédé à la panique sous la pression des consommateurs qui exigent de véritables stratégies RSE de leur part. Elles ont mis en avant des contributions environnementales qu’elles n’avaient pas véritablement initiées ou encore des changements qu’elles n’avaient même pas effectués.

Faut-il rappeler que le greenwashing est un délit, et que les entreprises qui essayent de tromper les consommateurs sur leur contribution réelle au développement durable sont passibles d’une amende et d’une peine de prison ? Sans aucun doute, les entreprises accusées de greenwashing auront une mauvaise réputation. Or, dans le domaine du développement durable, une mauvaise réputation se traduit inévitablement par une perte de chiffres d’affaires.

Impliquer, fédérer et fidéliser ses collaborateurs

Tout comme les consommateurs, les salariés d’une entreprise attendent également de leurs dirigeants qu’ils s’engagent à contribuer au bien-être de la société civile et de l’environnement. Instaurer une démarche RSE dans son entreprise contribue non seulement au bien-être des collaborateurs, mais cela permet également de les fédérer autour d’une action en faveur de causes sociétales et environnementales.

D’après l’édition 2020 du baromètre de perception de la RSE, réalisée auprès de 1500 salariés, 83 % des salariés travaillant dans des entreprises ayant mis en place un service RSE estiment que leur organisation a un impact positif sur la société, contre 59 % dans les entreprises sans fonction ou service RSE.

Les autres chiffres témoignent également de l’importance de l’engagement RSE sur l’image de l’entreprise et la fidélisation des salariés. En effet, 83 % des salariés travaillant dans des entreprises ayant mis en place un service RSE admettent qu’ils ont plaisir à travailler dans leur entreprise, contre 64 % dans les autres structures. Et 79 % d’entre eux se voient toujours travailler dans la même entreprise dans trois ans, contre 68 % pour les autres structures.

Les éléments à prendre en compte dans la mise en place d’une démarche RSE

Une démarche RSE constitue un véritable atout sur la stratégie à long terme d’une entreprise. Mais pour assurer l’efficacité de la démarche RSE et la pérennité des actions, quelques éléments doivent être pris en compte dans sa mise en place.

Les parties prenantes

La première étape de la mise en place d’une démarche RSE est l’identification des parties prenantes de l’entreprise. En effet, cette étape est essentielle pour définir une stratégie RSE pertinente et efficace pour son entreprise. A noter que c’est aussi grâce à l’opinion des parties prenantes qu’on peut évaluer les différentes thématiques et objectifs de l’entreprise, d’où l’importance de cette étape.

On entend par « parties prenantes » tout acteur ayant un intérêt quelconque dans les activités de l’entreprise, c’est-à-dire qu’il puisse être affecté de près ou de loin par les activités de l’entreprise. Ils peuvent également participer à la vie économique de l’entreprise et sont susceptibles d’influencer son comportement. A titre d’exemple, on peut citer les parties prenantes internes, telles que les dirigeants, les salariés ou les syndicats, ou encore les parties prenantes externes, telles que les clients, les fournisseurs, les collectivités locales…

L’audit RSE

Après l’identification des parties prenantes et l’élaboration de la matrice de matérialité, l’entreprise devrait maintenant connaître les thématiques sur lesquelles elle souhaite se concentrer. Mais avant de prendre des décisions, elle ne doit pas oublier de réaliser un état des lieux. En effet, toute démarche RSE doit être initiée par un audit RSE.

L’audit de responsabilité sociétale est un outil permettant de mesurer les performances de l’entreprise sur les thématiques liées au développement durable. Concrètement, il s’agit de définir les enjeux stratégiques d’une démarche RSE aussi bien concernant les opportunités que les risques. L’audit RSE doit donc être réalisé avant l’élaboration de la politique RSE et la mise en place d’un plan d’action.

La stratégie de communication RSE

La communication est aussi un volet essentiel d’une stratégie RSE efficace, car toutes les parties prenantes doivent être informées. La communication doit ainsi se faire aussi bien en interne qu’en externe.

D’abord en interne, car les collaborateurs doivent être les premiers à être informés et sensibilisés. Ils doivent être sensibilisés sur l’importance que revêt la stratégie RSE de l’entreprise. Cette communication auprès des parties prenantes internes a pour objectif de faire un état des lieux de la situation actuelle. Concrètement, les dirigeants présentent leur vision de l’entreprise en termes de RSE. Ils présentent également leur plan d’action pour avoir un impact positif sur la société et l’environnement.

Ensuite, une fois que le projet a été pitché auprès des parties prenantes internes, l’entreprise peut créer son brand book RSE. Ce document contient l’ensemble des éléments permettant d’établir la marque et d’intégrer la dimension RSE à l’identité de la marque.

Enfin, il est temps de passer à la communication auprès des parties prenantes externes. Bien que le rapport RSE soit essentiel, il ne faut pas se cantonner à ce document. Mieux vaut miser sur l’ensemble des formats et canaux disponibles et choisir les plus adéquats. L’entreprise peut même relayer son engagement sociétal sur les réseaux sociaux.

L’intégration des enjeux RSE à la stratégie de l’entreprise

Cette étape est peut-être l’étape la plus difficile. Et pour la majorité des entreprises, il s’agit d’un travail de longue haleine, car il implique de revoir toutes les pratiques de l’entreprise. Bien entendu, cette étape d’intégration des enjeux RSE à la stratégie de l’entreprise nécessite la participation active des collaborateurs. Comme dit précédemment, si on souhaite mettre en œuvre des actions efficaces, l’information et la formation des collaborateurs est essentielle.

Selon une étude menée par l’Observatoire Salarié et Entreprise Responsable en 2020, 39 % des collaborateurs n’appliquent pas les pratiques adéquates à cause de la méconnaissance du sujet de la RSE. Toujours selon cette étude, près de la moitié des salariés ont du mal à définir de manière précise ce qu’est la RSE et beaucoup d’entre eux sont tenus à l’écart de la stratégie RSE de l’entreprise. En effet, seuls 8 % des salariés sont invités à intégrer la RSE à leur pratique métier, alors que 70 % d’entre eux se disent prêts à s’investir davantage. Pourtant, de nos jours, il y a de nombreuses solutions pour sensibiliser les salariés aux bonnes pratiques RSE, comme les formations à distance MOOC ou encore les Master class. Les Master class sont très prisées, car elles permettent aux participants d’avoir plus d’interaction avec les intervenants, comme leur poser des questions.

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