Le protocole KNX, c’est quoi ?

Publié le 15/03/18 dans Domotique


KNX est un protocole de communication de référence dans les secteurs de la domotique et de la gestion technique du bâtiment. Il est reconnu comme normes :

  • européenne EN 50090, en 2003,
  • internationale ISO/EIC 14 543-3 en 2006,
  • et chinoise GB/T 20965 en 2007.

Le protocole KNX s’impose comme une solution établie et pérenne. Le protocole KNX est en effet largement représenté, avec 65 135 partenaires KNX, dont 2 631 sur le territoire de l’hexagone. Il compte aujourd’hui plus de 7 000 produits certifiés et bénéficie du soutien de 412 industriels à ce jour, qui garantissent la pérennité et l’interopérabilité des produits KNX.

Malgré une phase d’installation lourde, le protocole KNX se démarque par sa capacité d’adaptation aux développements futurs. D’ailleurs, l’arrivée du KNXnet/Ip en 2006, de l’ETS4 en 2004, de l’ETS5 en 2014 et du KNX IoT 1.0 en 2016 en témoigne. En matière de transfert d’information, les évolutions visibles sont la paire torsadée (TP), la radiofréquence (RF), le courant porteur en ligne (CPL) et l’Ethernet ou IP ; tandis que le KNX IP Secure et KNX Data Secure représentent les évolutions en termes de cybersécurité.

Fonctionnement du protocole KNX

Selon les besoins, les possibilités d’utilisation du protocole KNX sont nombreuses. Le protocole KNX offre différents types de capteur : boutons-poussoirs, détecteur de présence, régulateur de niveau de luminosité, détecteur de variation de température… Ces capteurs sont sensibles aux commandes, ordres et mesures. Ils envoient les informations aux produits de sortie (actionneurs), via le bus. Les actionneurs réagissent à leur tour aux échanges d’informations et exécutent les ordres qui leur sont attribués : éclairage, gestion de l’énergie, chauffage… Le bus d’installation, lui, sert de support physique pour le réseau de commande. L’ensemble bus/radio ou bus/infrarouge offre la possibilité d’actionner les récepteurs pilotes depuis le boîtier de télécommande, grâce au bus de commande.

KNX, un protocole conçu avant tout pour le tertiaire

L’installation du protocole KNX dans les bureaux est le cas le plus fréquent. En effet, le protocole KNX permet de piloter et de contrôler l’ensemble des éléments du bâtiment depuis un poste fixe ou mobile. Etant une architecture décentralisée, il permet de contrôler l’éclairage, les ouvrants, etc. dans le bâtiment même ou depuis l’extérieur. Chaque élément transmet et reçoit les commandes avec les autres. Le protocole KNX n’a pas besoin d’un serveur ou de contrôleur domotique pour fonctionner.

Pour les petits commerces et habitations résidentielles, l’installation du protocole KNX soulève encore des doutes, car un tel investissement impacte le prix du mètre carré, notamment des petites surfaces. Les critiques soulignent surtout le prix du matériel, la durée de l’installation, le coût des modifications, sans compter les formations que l’utilisateur doit passer pour la prise en main du système.

Contrairement aux protocoles basiques orientés IoT, l’installation du protocole KNX est un projet qui doit être mûrement réfléchi. Le protocole KNX est surtout dédié à ceux qui souhaitent avoir un contrôle total sur le bâtiment : gestion de l’éclairage, gestion des systèmes d’alarme et de surveillance, contrôle et gestion du système de ventilation, de chauffage et de climatisation, compteurs…

Pour les promoteurs, l’installation du protocole KNX se fait généralement à partir d’un lot de 50 logements. Ils peuvent de ce fait industrialiser le processus de pré-programmation. L’idée est de systématiser la mise en service via un simple copié-collé des paramètres. Concrètement, ils n’ont qu’à intégrer les numéros de séries dans le logiciel ETS sans avoir besoin de se déplacer pour appuyer sur un bouton et appairer chaque module. Des fabricants proposent même des tableaux courants faibles, qui sont déjà préprogrammés.

Le protocole KNX dans le bâtiment résidentiel

En 2017, une étude a démontré qu’une personne sur deux a déjà entendu parler du smart home, une preuve que les particuliers s’intéressent à la maison connectée. Mais, le prix du protocole KNX reste encore un obstacle pour la majorité.

Un expert en smart home précise que le prix du protocole KNX varie selon le type d’architecture choisi. Pour lui, raccorder toutes les lignes et les actionneurs au tableau rendrait les travaux plus complexes et nécessiterait l’ajout d’un deuxième tableau. Cette démarche augmenterait le prix du matériel et le temps d’installation.

En revanche, une architecture simplifiée, identique aux réseaux maillés, permet de réduire le prix d’un point de contrôle en KNX. Le prix se rapprocherait alors de celui de ses concurrents allemand et américain. Mais, il reste encore le coût des formations pour pouvoir utiliser et maîtriser le protocole KNX. La licence coûte en effet plus de 1 000 € et les formations de niveau 1 et 2 s’élèvent à 1 500 €.

Les clients peuvent toutefois se rassurer, car le protocole KNX leur offre l’avantage d’une installation filaire stable et robuste, qui n’a pas besoin d’une source de radiofréquences. A noter que 80 % des logements des programmes neufs allemands sont dotés du protocole KNX avec un coût de matériel largement concurrentiel. Tandis qu’en France, la fédération de domotique a élaboré un tutorat de 28 heures.

De leur côté, ceux qui maîtrisent le protocole KNX peuvent valoriser leur expertise, car même un petit chantier peut être rentable. Il est par exemple possible de reproduire un réseau maillé sans actionneur au tableau, mais juste en installant les modules dans les pots et en insérant le câble KNX dans la gaine du câble électrique. Ce type d’installation fonctionne très bien et reste compétitif au niveau du coût, car il suffit d’avoir des modules, une passerelle KNX/IP et un box.

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